368                       Les Spectacles de la Foire.
III
L'an 1761, le famedi 19 feptembre, deux heures de relevée, en l'hôtel et-par-devant nous Denis Gérard, etc., eft comparue Marie-Claude Gogue, veuve du fleur Jean-Gilles Quignon, demeurante rue Neuve-St-Denis, flipulant pour Pierre-Hilaire-Jofeph Quignon, fon fils mineur : Laquelle nous a rendu plainte contre Claude-Pierre Gourliez dit Gaudon et fa femme, tenant fpec-tacle à la foire St-Ovide, et nous a dit que jeudi dernier, 17 du préfent mois, entre cinq'et fix heures du foir, ledit Quignon, étant avec un de fés camarades, près de la loge dudit Gourliez pour regarder dans la loge s'il y avoit encore des places" pour voir le fpectacle, il a été furpris de fe voir frapper d'un coup de marteau au-deffus de la hanche droite qui lui a fait une contufion confi-dérable et dont il reffent actuellement de vives douleurs. Que s'étant plaint à la demoifelle Bonfireba, qui étoit lors chez des perfonnes de fa connoiffance dans la place de Vendôme, elle a averti de cet accident Ia garde qui s'eft tranfportée dans la loge dudit Gourliez et qui a conduit ledit fleur Quignon, fon fils, en notre hôtel et a obligé ledit Gourliez de s'y tranfporter pour être par nous ordonné ce qu'il appartiendroit. Que ladite demoifelle Bonfireba, fans l'aveu et le confentement de la plaignante, s'eft accommodée avec ledit Gourliez pour une fomme modique de 6 livres; au moyen duquel arrange­ment ledit Quignon n.a porté aucune plainte le même jour. Mais comme depuis il y a tout lieu de craindre que le coup qu'il a reçu n'ait des fuites dangereufes et que le chirurgien qui le panfe actuellement appréhende qu'il ne fe forme un dépôt dans l'endroit où il a reçu le coup, ledit fleur Quignon reffentant de vives douleurs dans le corps, et que la plaignante a intérêt de fe pourvoir contre ledit Gourliez et fa femme en dommages et intérêts, elle a été confeillée de nous rendre la préfente plainte.
Signé : GoguiS.
{Archives àet Comm., n° 3517.)
iv
L'an 1762, le dimanche 3 janvier, trois heures ua quart de relevée, en . l'hôtel et par-devant nous François Merlin eft comparu Pierre Richer, fer-'gent des gardés de jour et de nuit, de pofte au quai de rËcolëT: Lequel nous a dit qu'à la réquifition d'un particulier il s'eft tranfporté dans le cabaret de l'Ile-d'Amour, vis-à-vis le vieux Louvre, où il a arrêté une particulière qui avoit infulté ce particulier et l'a conduite cn notre hôtel.
Eft auffi comparu Claude-Pierre Gourliez dit Gaudon, entrepreneur de fpectacles devant la Colonnade du Louvre, demeurant rue de Bretagne, pa-